Vers un œcuménisme sans relativisme
J’ai lu qu’il y a actuellement, dans des secteurs
culturels en France, une certaine campagne qui vise à sauve le ‘Vous’. Ce
prénom de la deuxième personne du pluriel, est menacé d’extinction! Ce qui fait
disparaitre des rapports de courtoisie et de politesse, entre gens qui ne sont
pas lié par des liens de connaissance profonde, de grande amitié ou d’une
certaine familiarité. Ce ‘vous’ en disparition, aurait été surtout évité sur
les pages de Twitter et par les internautes du Facebook. En même temps, la
généralisation du ‘Tu’ a fait perdre ce coté pittoresque qu’offrirait
l’intimité, juste en la banalisant.
J’ai été mené à penser à cela, en lisant le texte de
Marc; la rencontre de Jésus avec le scribe, et leur échange sur l’amour de Dieu
et l’amour du prochain. Ce qui inviterait à spécifiquement explorer, dans ce
texte un coté relationnel entre Jésus et le scribe.
Or, nous savons bien que les pharisiens et les scribes
avaient eu leur part dans les malédictions de Jésus, précédées par les
béatitudes. Ce scribe représente donc les gens antipathiques à Jésus et qui
souvent l’approchaient pour le mettre à l’épreuve. Jésus, tout en les
confrontant de cette vérité, ne s’empêchait pas de poursuivre sa mission de
maitre; il leur donne la réponse appropriée. Mais il manifestait envers eux
cette distance, différente de sa relation avec les disciples et les gens du
peuple.
Un beau coté chevaleresque.
Aujourd’hui, tout en étant devant deux personnes bien différentes,
nous trouvons Jésus engager, non sans
méfiance, un dialogue, avec ce scribe qui généralement est sensé chercher chez interlocuteur
de quoi l’accuser.
De son coté, le scribe, au lieu de faire en sorte
qu’il retourne avec un compte rendu,
contre Jésus, il se met à explorer les deux commandements de l’amour de Dieu et
du prochain. Il le fait avec un esprit critique, avec une révision de vie et
une évaluation objective des attitudes douteuses des scribes envers les Traditions
et les Écritures et notamment les oblations. Le scribe admet que les sacrifices
n’ont pas de sens devant un manque de l’amour. Et indirectement il admet que
qu’il doit y avoir quelque chose de plus implorant que les sacrifices, c’est ce
cote relationnel entre Dieu et le prochain.
Cet amour pour les hommes mènera Jésus, comme nous le
savons, au sommet de son amour et de son sacrifice. Là, il n’y aura
définitivement plus besoin de sacrifices ni d’oblations…. après le sacrifice
ultime d’un Christ qui est mort une fois pour toutes.
Avec un esprit chevaleresque entre les différents,
Jésus exprime son appréciation des propos du scribe. Il le fait non sans
distance, en disant qu’il n’est pas loin du Royaume des cieux; mais aussi en
laissant la porte ouverte, pour qu’il soit aussi proche que Jésus le voudrait
et l’enseigne. Cette admiration ne mène pas au relativisme que risquent les
différents dans leurs dialogues.
Admirons en Jésus aujourd’hui le jugement d un maitre
impartial qu’il a porté envers un scribe considéré d’un camp différent. Il est
certainement différent de ses disciples ou des foules d’aspirants.
Tout ceci, représenterait pour nous aujourd’hui une
scène d’œcuménisme entre chrétiens et des non-chrétiens, chez qui nous
découvririons des richesses appréciables; nous leur dirions à notre façon et
avec objectivisme : Vous n’êtes pas loin du royaume des cieux. Nous
serions menés
à exprimer cette appréciation dans un monde de la nouvelle
évangélisation, où nous avons la mission de témoigner de l’indispensabilité du
message de Jésus-Christ; que le Christ est la solution par excellence au monde
d’aujourd’hui.